C’était les playoffs avant l’heure la nuit dernière à San Antonio. Dans un match complètement fou, qui a vu LaMarcus Aldridge (45 points, 9 rebonds) battre son record de points en carrière et Donovan Mitchell (35 points sur 35 tirs) arracher la prolongation, les Spurs ont finalement battu le Jazz pour creuser un petit écart sur leur adversaire du soir au classement de la conférence Ouest (124-120).

Il n’y aurait pas eu de sixième victoire de suite pour San Antonio sans la performance décisive du trio Patty Mills – Manu Ginobili – Rudy Gay, auteur de 58 points. Derrière Mitchell, les quatre autres titulaires d’Utah ont tous dépassé la barre des dix points mais cette défaite les laisse dans la ligne de mire de Denver pour la huitième place à l’Ouest. Ils essaieront de rebondir dimanche à Golden State face à des Warriors toujours très diminués. 

LaMarcus Aldridge en mission

Les Spurs donnent immédiatement le ton en entamant la rencontre par un 7-0. Alors que le Jazz est limité à 4 sur 14 aux tirs, 11 points de LaMarcus Aldridge donnent autant de points d’avance à San Antonio (19-8). Injouable, l’ancien Blazer domine les débats. Il finit le quart-temps avec 17 points à 7 sur 8 aux tirs mais sa sortie permet à Utah de limiter la casse. Après douze minutes, les hommes de Quin Snyder ne sont qu’à -8 (29-21).

Avec Aldridge qui souffle, la tendance se confirme. Les Spurs ne trouvent plus de solution face à la défense rugueuse du Jazz et leur avance s’évapore. Sous l’impulsion de Derrick Favors et de Dante Exum, Utah commence même ce deuxième quart temps sur un 12-3 pour repasser devant (33-32). Gregg Popovich relance alors son arme fatale et même Rudy Gobert ne peut rien face à la palette offensive d’Aldridge. L’intérieur reprend son chantier et rentre aux vestiaires avec la moitié des points de son équipe alors que Ricky Rubio, Donovan Mitchell, et Derrick Favors permettent au Jazz de rester dans la roue des texans (56-51).

Donovan Mitchell ultra clutch

San Antonio enfonce le clou dès les premières minutes du troisième quart temps et cinq points de Patty Mills leur donne dix longueurs d’avance (63-53). Comme en première mi-temps, Utah revient doucement mais surement au score. C’est une nouvelle fois le trio Mitchell – Favors – Rubio qui se met en évidence et le cinq points de suite du rookie remettent les deux équipes à égalité (73-73). Popovich décide alors d’insister sur Rudy Gay pour finir la période et le vétéran répond présent deux fois de suite pour redonner l’avantage aux Spurs (77-73).

Alors que les joueurs d’Utah bénéficient de nombreux tirs ouverts à 3-points pour ouvrir le dernier quart temps, ils ne trouvent malheureusement pas la cible et voit un 2+1 de Manu Ginobili donner neuf points d’avance à San Antonio (92-83). Le Jazz, qui a gagné douze matchs de suite à l’extérieur, n’a toutefois pas dit son dernier mot. Deux bonnes défenses de Gobert sur Aldridge permettent à Mitchell en transition, puis à Joe Ingles de loin de remettre les deux équipes dos à dos avec moins de trois minutes à jouer (100-97).

Le money time se transforme alors en duel entre LaMarcus Aldridge et Donovan Mitchell. Les deux joueurs échangent les actions d’éclat et c’est finalement Mitchell qui craque le premier. Trappé sur pick & roll, l’arrière panique et perd le ballon, laissant Manu Ginobili donner quatre points d’avance aux Spurs avec 17 secondes au chrono (110-106). Mitchell se rattrape pourtant aussitôt en marquant un 3-points pour donner une chance au Jazz, avant d’envoyer le match en prolongation sur un nouveau tir de loin alors que Popovich demandait à ses joueurs de faire faute (114-114) !

Trois dernières minutes de folie

Avec le momentum de leur côté, Utah fait la course en tête dans cette période supplémentaire grâce à Rudy Gobert et à un Donovan Mitchell sur un nuage (119-116). À deux doigts de céder, les Spurs s’en remettent alors à Patty Mills. L’Australien marque deux tirs à mi-distance difficiles qui font office d’électrochoc. Dans la foulée, San Antonio enchaine deux stops défensifs autoritaires avant que Rudy Gay puis LaMarcus Aldridge terminent un 6-0 qui inversent la tendance avec 30 secondes à jouer (122-199) !

Alors que le match semble dans la poche, Dejounte Murray fait faute sans le vouloir sur Joe Ingles à 3-points dans le corner et au buzzer ! Seul le ralenti sauve le meneur des Spurs d’une gueulante historique de Popovich. Ingles a en effet le gros orteil sur la ligne à 3-points et San Antonio finit par sortir victorieux d’une fin de match complètement dingue et ô combien importante dans la course aux playoffs.

Il n’y a pas si longtemps, Cleveland aurait sans doute perdu ce match face à Toronto. Mais alors que la fin de saison et les grosses échéances, les Cavs ont resserré les rangs afin d’arracher un succès de prestige et de faire tomber le premier de la conférence Est (132-129). Comme toujours, c’est LeBron James qui a montré la voie avec 35 points (11/19), 7 rebonds, 17 passes, 0 balle perdue en 39 minutes, deux dunks et un nombre incalculable d’actions déterminantes alors que les siens accusaient encore 13 points de retard à 5 minutes de la fin du 3e quart. Le tout privé de Kyle Korver, Tristan Thompson, Rodney Hood et Larry Nance Jr ! 

Pour son deuxième match de retour de blessure, Kevin Love (23 pts, 12 rbds) a également été décisif avec un 3-points en toute fin de partie, son 1000e e carrière. Bien secondé par le duo VanVleet-Poeltl en sortie de banc (17 et 16pts), le tandem Lowry-DeRozan aurait clairement mérité mieux (24 et 21pts), mais le King était trop fort ce soir, poussant ses coéquipiers à élever leur niveau de jeu. C’est aussi ça, être un leader !

Le scénario « habituel »

Le match de cette nuit contre les Raptors ressemblerait-il à la saison des Cavs ? Comme souvent, c’est en tout cas un scénario bien connu des fans de la Q Arena qui s’est reproduit devant leurs yeux cette nuit. Avec un départ plus qu’hésitant dont 38 points encaissés en premier quart, un 2e acte catastrophique (41 points dans le nez) où la second-unit des Raptors a dicté sa loi pour épauler le trio Lowry-DeRozan-Valanciunas à l’image du 3 points de Fred VanVleet sur un service de DeRozan à une seconde du buzzer de la pause (64-79).

Comme souvent, les locaux se sont retrouvés dos au mur. Obligeant LeBron James, déjà bien en jambes en première mi-temps, à revêtir son costume de super héros une fois de plus, quitte à ce qu’il soit pris de crampes de fatigue dans deux mois. L’honneur des Cavs étaient sur la table, et LBJ a fait le nécessaire pour le sauver. Aux côtés d’un Jose Calderon entreprenant, le King ne fait que des bons choix entre finitions, dernières passes et se voit enfin récompensé de ses efforts. Toujours mené de 13 points à 5 minutes du 3e quart sur un 3pts d’Ibaka, Cleveland passe un 18-6 conclu par deux services de LeBron James pour les 3 paniers derrière l’arc de Calderon et Smith (98-99).

Deux dunks et une 17e passe en or pour marquer les esprits

Les Cavs sont de retour dans le coup, mais le plus dur reste à faire, surtout lorsque Delon Wright redonne un peu d’air aux Canadiens avec 5 points et deux services pour Powell et VanVleet (107-112). Mais pas de panique, LBJ est là pour corriger le tir. Après une énième passe pour un 3-points de Jeff Green cette fois, le Kid d’Akron marque le coup avec deux gros dunks, le premier devant Poeltl pour égaliser à 112-112, et le second après avoir pris de court la défense adverse (119-118).

Les Cavs ne craquent pas, et le scénario finit par leur sourire. DeRozan doit se relever difficilement d’un coup à la tête après un drive vers le cercle et un contact avec le coude de James, qui bénéficie ensuite de trois lancers après une faute d’Ibaka. Siakam y croit encore en claquant un dunk surpuissant sur un service de DeRozan (125-124), mais la 17e passe décisive de LeBron James de la soirée finira par avoir raison de son enthousiasme.

Après avoir fixé la raquette des Raptors, James trouve brillamment Kevin Love dans le corner pour le 3 points de la victoire à moins de 30 secondes de la fin (128-124). Car malgré deux petits lancers ratés par Love et James et un match resté dans la balance jusqu’à la dernière seconde, ce sont bien les Cavs qui s’imposent 132-129.

Même s’il a laissé passer un lancer, LeBron s’est montré décisif en arrachant un rebond crucial juste avant puis en défendant justement sur la dernière possession de 4 secondes des Raptors, contraignant DeRozan à envoyer un air ball. Cet exploit n’aurait été possible sans l’adresse et l’engagement de tous les instants de ses coéquipiers, mais il fallait un leader à la hauteur de l’événement pour inverser la tendance.

En attendant des retrouvailles dans deux semaines entre les deux équipes, Toronto se prépare à présent à accueillir Brooklyn demain. Dans le même temps, Cleveland recevra Phoenix.