Il aura fallu une mi-temps pour que Portland prenne la mesure de Clippers à la peine sans Chris Paul et Blake Griffin, et s’impose 108-98. DeAndre Jordan (16 pts, 17 rbds, 3 contres) et Jeff Green (17 pts) ont longtemps tenu la baraque, mais quand les Blazers ont retrouvé l’activité de Mason Plumlee, et l’adresse de Damian Lillard, L.A s’est écroulé. Fort des 27 pts de CJ McCollum, Portland mène 3-2 avec le prochain match sur ses terres. 

Des Blazers maladroits et sans mouvement

Moe Harkless attend normalement le dernier quart-temps pour justifier les louanges qui sont écrites sur lui depuis janvier. Mais dans une entame de match a priori piégeante, l’ailier-fort multi-tâches des Blazers sait que L.A va attaquer dur d’entrée. Alors, Moe score 8 des 12 premiers points de Rip City, qui pointe à +7 après 6 minutes. Doc Rivers fait la moue sur le banc mais Terry Stotts ne lance pas de cotillons : il voit bien que les points forts habituels des Blazers sont d’un coup devenu faiblards.

La preuve par les chiffres : 4 rebonds offensifs à la pause seulement, 1/10 pour la paire Aminu-Lillard, une première mi-temps sans impact d’Ed Davis, un Mason Plumlee privé de passe et un Allen Crabbe sans saveur. En shootant à 36%, Portland reste dans la lignée de son Game 4 mais malgré la maladresse de Jamal Crawford (4/14 en 1ère mi-temps), les Clippers parviennent cette fois à trouver des ressources collectives. Le Doc voulait une réponse de groupe, après une mi-temps, il l’a.

Le courage des Clippers

Les protagonistes se nomment Austin Rivers et J.J Redick, importants en fin de 1er quart et début du 2e quart, puis Jeff Green et DeAndre Jordan, qui avec les muscles et le coeur offrent une première avance de 7 pts aux Angelenos. Impérial sous les panneaux, à l’image de deux contres de Top 10 sur Harkless, DJ (10 pts, 11 rbds, 3 contres en 1ère période) rentre même deux lancers de suite sur le premier hack-a-Jordan du match, aussitôt interrompu par Stotts.

Revenu à 4 pts, Portland termine la mi-temps par un 1/9 aux shoots. La seule réussite est signée Moe Harkless, un tir primé dans le corner qui limite l’écart à -5 à la pause (50-45). L’ancien Magic rentre aux vestiaires avec 17 pts, 7 rbds et 6/11 aux tirs. Le reste des Blazers n’est qu’à 8/28. Au moins, Terry Stotts sait où corriger le tir. Il l’est dès le début de la seconde période, entamée par un 10-0 en cinq minutes. A l’instar de deux rebonds offensifs consécutifs et d’un dunk de Plumlee (10 pts, 15 rbds) en contre-attaque, Portland a retrouvé ses arguments et de l’agressivité.

« It’s Lillard Time ! »

Quand Rip City défend mieux, elle attaque mieux et le collectif se remet en place. C.J McCollum (27 pts) en profite, évidemment. L’arrière enchaine 8 pts de rang et face à des Clippers qui ne rentrent rien, les Blazers prennent 9 pts d’avance à moins de 3 minutes de la fin du 3e quart. L.A est à 27% aux shoots avant deux paniers consécutifs de Jeff Green complété par quatre lancers de Crawford. Les Blazers jouent alors trop solo et les Angelenos passent un 9-0 qui les remet à égalité à l’orée du dernier quart-temps (71-71).

Le retour des Clippers peut-il leur permettre de créer l’exploit ? En 4 minutes, Portland leur inflige un 16-6 et la série laisse présager d’une fin de match cruelle. Elle le sera. La faute aux Splash de Rose City, qui en deux minutes gonflent l’écart à +16, avec deux réussites derrière l’arc. La paire Lillard-McCollum prend le relais d’un Allen Crabbe (11 pts) qui avant cela avait su rentrer les shoots pour enfoncer L.A.

Portland est à 12/16 aux tirs quand Lillard (16 de ses 22 pts dans le money time) remet un 3 pts. Le Staples Center se vide. La logique a été respectée. Sur le tard certes mais le constat est déprimant pour des Clippers au pied d’une montagne a priori insurmontable, désormais.

Blazers vs. Clippers par NBA