Fin de match de dingue à Boston où les Celtics, plus que jamais leaders de la conférence Est, ont réussi à renverser la vapeur pour l’emporter 90-87 et signer une 11e victoire consécutive face à des Hornets soudainement à la rue. Privés de Gordon Hayward, Al Horford et rapidement de Kyrie Irving, victime d’un coup de coude involontaire d’Aron Baynes, les C’s, relégués à 14 points en fin de 3e quart-temps ont inversé la tendance en s’appuyant sur un quatuor inédit (Larkin-Rozier-Brown-Tatum). A l’image de la fin de match de son équipe, Kemba Walker (5/19 au tir, 0/6 à 3 points) aura été catastrophique, et n’a pu empêcher un remake du match perdu à New York trois jours plus tôt dans des conditions étrangement similaires. Les Hornets pourront, entre autres, regretter leurs 14 lancer-francs vendangés dont un magnifique 2/9 pour le seul Dwight Howard. 

Irving K.O. le visage en sang

Il y a des signes qui ne trompent pas et peuvent laisser présager d’une mauvaise soirée. Ainsi, lorsque Kyrie Irving se fait sécher par Baynes dès les premières minutes, laissant son meneur sonné avec le visage en sang et qu’en face, Michael Kidd-Gilchrist rentre ses deux premiers tirs à mi-distance, les fans de Boston avaient de quoi être inquiets. D’autant plus à l’issue d’un premier quart-temps à sens unique à l’issue duquel Charlotte vire déjà à +15 sans vraiment forcer (11-26). Seulement voilà, au cours de ce début de saison, les Celtics ont développé une confiance à toute épreuve, capable de renverser des montagnes. Même malmenés, les coéquipiers de Guerschon Yabusele n’ont rien lâché, revenant inlassablement jusqu’à faire plier l’adversaire.

Le bon vieux Hack-a-Dwight fait toujours recette

Dans ces conditions, tous les moyens sont bons pour revenir au score. Comme lorsque Marcus Smart provoque la faute technique de Howard après un combat musclé au rebond, ou lorsque Brad Stevens gratifie avec succès le TD Garden de quelques séquences de Hack a Dwight avant la pause (41-57). Même si les Hornets sont loin d’être flamboyants, la barque menée par Steve Clifford semble résister aux assauts adverses. On se dit même que Boston est parti pour vivre une soirée cauchemardesque lorsque vient le tour de Marcus Morris de mordre la poussière, sonné après un choc avec MKG, et sanctionné froidement par Marvin Williams à 3-points derrière (48-64). Mais là encore, Boston ne lâche rien et entame progressivement sa folle remontée.

20-3 pour Boston, les frelons ont les oreilles qui bourdonnent

Morris se remet tout de suite dans le bain en inscrivant un 3-points, Baynes montre la voie en prenant par deux fois le dessus sur Howard et Tatum fait l’étalage de toute son agilité dans les airs. Après l’entrée énergique du duo Larkin-Rozier, Boston pointe encore à -12 à 12 minutes de la fin, mais l’espoir est clairement de retour (64-76). La confirmation intervient dès le début du 4e quart lorsque Daniel Theis, servi par Yabusele à la conclusion d’un superbe mouvement collectif, inscrit un 3-points dans le corner qui ramène les siens à 71-77. Le money-time est déjà lancé, et les Hornets commencent à perdre pied.

Bacon et Howard ne se comprennent pas et se font punir par un 3-points de Jaylen Brown en transition. Lamb se fait humilier par le step back ligne de fond de Shane Larkin, facteur X de cette fin de match (16pts en 17 minutes). Ce dernier parvient ensuite à provoquer la faute offensive de Walker alors que les Celtics viennent de passer devant pour la première fois du match (80-79). Pendant que Larkin artille à mi-distance avec succès, Howard (marcher) et Walker alignent les balles perdues. Lamb gaspille une possession de façon insensée et Tatum parvient à déborder Zeller pour offrir 5 longueurs d’avance aux siens et conclure un retentissant 20-3 (84-79).

Walker six feet under

Le match paraît plié mais Boston se laissera surprendre sur la fin par un mauvais choix de gestion de Marcus Morris, un 2+1 rapide de Walker et un ballon perdu par Rozier coupable d’avoir effleuré la ligne de touche sur une remise en jeu. A 88-87 avec la possession à 14 secondes de la fin, Charlotte a une occasion inespérée de repasser devant. Mais Walker cafouillera complètement devant Marcus Morris sur un un-contre-un voué à l’échec, illustrant ce que la NBA peut produire de pire en terme de basket « iso ». Après deux derniers lancers inscrits par Rozier, Charlotte gâchera sa dernière opportunité d’égaliser, incapable de remettre la balle en jeu correctement.

Le moral dans les chaussettes Charlotte va avoir cinq jours pour se refaire et préparer la venue de Cleveland mercredi prochain tandis que les C’s, sans doute privés d’Irving, recevront les Raptors dès demain.

LeBron James est un monstre. Puissant, rapide, increvable, le King profite d’un sommet de la conférence Est face aux Wizards pour sortir un des plus gros matchs de sa carrière : 57 points à 23/34 aux tirs, 11 rebonds, 7 passes, 3 interceptions et 2 contres en 43 minutes. Son deuxième plus gros total en carrière, à presque 33 ans. Washington s’est accroché, avec un Bradley Beal à 36 points, mais le n°23 avait décidé d’écrire un peu plus sa légende cette nuit dans la capitale, et les Cavaliers sortent la tête de l’eau en s’imposant 130-122. 

Festival offensif

Les Cavs ont-ils réglé leurs problèmes défensifs ? Le début de match laisse penser que oui puisqu’ils enchaînent deux interceptions d’entrée. Fausse alerte : ce premier quart-temps sera orgiaque des deux côtés. Le rythme est effréné, le ballon file d’un bout à l’autre du terrain, avec un Derrick Rose vintage (13 points) et un LeBron James bulldozer (15 points) pour Cleveland ; une belle adresse de loin (4/6) et un Marcin Gortat efficace (11 points) pour Washington.

L’absence de Tristan Thompson permet de voir Ante Zizic, très peu utilisé depuis la rentrée, rentrer au milieu de ce premier quart raflé par les visiteurs… 42-36. Channing Frye, aussi, grappille des minutes dans la rotation de Tyronn Lue. Ah, et LeBron James vient de devenir le plus jeune joueur de l’histoire à atteindre la barre des 29 000 points (devant Kobe), le deuxième à avoir marqué plus de 10 points dans 800 matchs de rang (derrière MJ). De quoi prendre un repos mérité quand D-Rose prend lui un repos forcé : le meneur de jeu est aux vestiaires… mais revient finalement avant la pause.

Le rythme a clairement baissé en deuxième quart, avec un jeu beaucoup plus haché et une efficacité moindre quand les remplaçants sont sur le parquet. Un constat valable des deux côtés, qui permet à Cleveland de garder tranquillement les commandes du match. Et quand les titulaires reviennent, le match s’emballe de nouveau, mais Cleveland tient bon jusqu’à la pause (74-66).

LeBron James contre le reste du monde

Fin des portes ouvertes en début de deuxième acte, avec seulement 4 points marqués de chaque côté après 4 minutes. Les Wizards ont désormais clairement du mal à faire marcher leur attaque derrière un John Wall brouillon, et les Cavs en profitent pour prendre le large (87-73). Un tir primé de Kyle Korver oblige Scott Brooks à prendre un temps-mort pour tenter de sauver les meubles, si c’est encore possible. Ça l’est puisque les locaux enchaînent un 9-0, dont 7 points pour le seul Bradley Beal (92-84). Le très bon Mike Scott (12 points à 5/7) enfile 5 points, mais l’énorme LeBron James, déjà à 38 points, garde les Cavs à +11 avant le dernier quart (104-93).

Le quadruple MVP est en démonstration ce soir. Sur la lancée du duel épique de la saison dernière, le King enfile les paniers, dans toutes les positions, contre n’importe quel défenseur. Les Wizards font le maximum, avec des tirs primés pour Porter Jr. et Oubre Jr., mais le n°23 est innarêtable ce soir. S’il force plusieurs possessions, et que les Wiz continue d’y croire, il finit par venir à bout de ses adversaires avec les derniers de ses 57 points. Exceptionnel.