Comme l’an passé, Basket USA vous proposera chaque lundi son cinq majeur de la semaine puisque la NBA décerne simplement deux trophées de « Player Of The Week », pour chaque conférence. Cette semaine, le backcourt était très simple à deviner tant Stephen Curry et Damian Lillard ont brillé avec les Warriors et les Blazers. 

À l’aile, Kawhi Leonard est revenu du All-Star Game en grande forme sur le plan offensif, alors que ses adversaires sur le poste ont enchaîné les résultats collectifs décevants. Toujours aussi prégnant en défense, « The Claw » s’impose donc comme une évidence mais c’est à l’intérieur que le choix fut plus compliqué.

Finalement, on opte pour Al Horford, qui n’a pas grand-chose à se reprocher du côté d’Atlanta, malgré deux défaites face à Milwaukee et Golden State. À ses côtés, on a beaucoup hésité entre Andre Drummond et Karl-Anthony Towns.

Le premier est ainsi porté par quatre succès sur la semaine, notamment contre Cleveland et Toronto. Néanmoins, le pivot des Pistons a été plutôt discret offensivement alors que son homologue des Wolves nous a davantage impressionnés sur le plan individuel. Et ce même si Minnesota a lâché deux rencontres.

Mentions : Kyle Lowry, Chris Paul, Tony Parker, Reggie Jackson, C.J McCollum, DeMar DeRozan, Dwyane Wade, Klay Thompson, Jae Crowder, Chandler Parsons, Dirk Nowitzki, Brook Lopez, Nikola Vucevic, Andre Drummond

Historique, irréel, inhumain… En un match, Stephen Curry est revenu d’une entorse de la cheville, a marqué 46 points, battu son propre record de nombre de tirs à trois points inscrits sur une saison (avec encore 24 matchs à disputer) et surtout, il se fend du tir de la victoire à plus de onze mètres pour gagner le match juste avant l’horloge et par la même occasion égaler le record du nombre de tirs à trois points sur un match, détenu par Donyell Marshall et Kobe Bryant !

Les Warriors s’imposent à Oklahoma City (121-118) dans ce qui pourrait être le plus beau match de la saison. Dominé par le Thunder pendant une mi-temps, réveillé par Draymond Green (2 pts mais 14 rbds, 14 pds, 6 ints et 4 cts), Golden State n’a jamais paniqué et s’est reposé sur sa défense, et son MVP, pour arracher une prolongation et une victoire inespérée.

Malgré 37 points de Kevin Durant, 26 points et 13 passes de Russell Westbrook et un une domination au rebond (+30), le Thunder a du s’incliner à cause d’un money time mal géré. C’est la troisième défaite de suite à domicile pour OKC. 

Tout roule pour OKC

Une fois n’est pas coutume, c’est la défense qui permet au Thunder de dominer la première mi-temps. En changeant sur les écrans, les hommes de Billy Donovan poussent Golden State vers la raquette, tout en altérant la circulation du ballon. Kevin Durant (21 pts) et Russell Westbrook (14 pts et 7 pds) s’occupent du scoring et à la pause, le Thunder mène de onze longueurs (57-46).

Les visages se ferment pour Golden State quand Stephen Curry rejoint le vestiaire, victime d’une entorse de la cheville gauche. Oklahoma City n’en profite pourtant pas. Sans leur leader, Klay Thompson prend le relais offensivement et maintient les Warriors sous la barre des dix points d’écart. Finalement de retour sur le terrain, Stephen Curry marque les esprits et prend le match à son compte : il score 11 points en moins de trois minutes et les « Dubs » passent en tête pour la première fois du match (78-77). Alors que le match est sur le point de tourner, Kevin Durant répond par deux tirs à trois points de suite en transition (83-78).

Golden State s’accroche

Les Warriors entament le dernier quart temps en laissant passer trois opportunités de revenir au score. Deux lay-ups et deux lancers manqués laissent ainsi le champ libre à Oklahoma City pour reprendre le large (90-78). Malgré une ribambelle d’occasions manquées, Golden State reste dans le match grâce à sa défense. Le Thunder bafouille complètement son basket en abusant des isolations et ouvre la porte à un retour de Golden State.

Trois tirs de loin des Splash Brothers ramènent ainsi leur équipe à un point à 35 secondes de la fin (100-99). Kevin Durant répond par son septième trois points de la nuit mais l’ailier passe de héros à zéro en quelques secondes : après un lay-up rapide de Klay Thompson, les Warriors font prise à deux sur lui, et il perd le ballon avant de faire faute sur Andre Iguodala à moins d’une seconde du buzzer ! Iggy ne flanche pas : prolongation (103 partout).

Stephen Curry historique et décisif

Le Thunder frappe le premier par un 5-0 mais une faute de Durant sur Curry envoie le numéro 35 sur le banc pour six fautes (108-104). Les dixième et onzième tirs primés de Stephen Curry remettent les deux équipes à égalité (110-110), et offrent au MVP de battre son propre record du nombre de tirs à trois points marqués sur une saison !

Alors que la star des Warriors prend feu, Russell Westbrook continue de provoquer. Peu en réussite, il se transforme en créateur pour offrir trois longueurs d’avance à son équipe (118-115). Mais comme Durant avant lui, le meneur du Thunder permet aux Warriors de revenir à égalité à 30 secondes de la fin de la prolongation en offrant un panier avec la faute à Klay Thompson (118-118) ! La suite fait déjà partie de l’histoire… cette nuit, Dieu s’était déguisé en Stephen Curry !

Il aura suffi d’un lâcher prise dans le troisième quart, un 20-0 pour les Clippers, orchestré de main de maître par Chris Paul, et les Kings ont complètement craqué. C’est dommage car, avant ça, Sacramento sans Rajon Rondo tenait la dragée haute à une équipes de Los Angeles bien en place. Oui mais voilà, un match dure 48 minutes et les coéquipiers de DeMarcus Cousins (26 points, 15 rebonds, 9 passes, 7 bps) ont déjoué alors que les Clippers n’en demandaient pas tant. Chris Paul (40 points) a réalisé son meilleur match de la saison, s’occupant de tout pour son équipe qui sort donc de ce nouveau derby avec la victoire en poche (117-107). 

DeMarcus Cousins au four et au moulin

Après trois sorties massives, DeMarcus Cousins ne perd pas de temps à se mettre en route vers un nouveau match de mammouth. Agressif au rebond offensif, Cousins en est déjà à 12 points et 8 rebonds après le premier quart. Il alterne entre le jeu poste bas et le tir extérieur. Sans son comparse, Rajon Rondo, blessé au pouce, Darren Collison assure l’intérim, et face à un joueur qu’il connait bien, en Chris Paul. Ce dernier est saignant, avec 12 points sur la période, et les deux équipes se quittent dos à dos pour le premier quart (30-30).

Et elles ne se lâchent pas d’une semelle. Kings et Clippers se répondent du tac au tac. Jamal Crawford et Jeff Green se passent en tout cas le relais pour assurer la marque de Los Angeles. Chacun dans leur style, ils permettent aux Clippers de tenir le rythme de Cousins, qui nous la joue distributeur. Ben McLemore remet un peu le nez à la fenêtre mais c’est DMC qui fait le jeu pour Sacramento. A l’approche de la pause, il est parfaitement lancé vers un triple double alors que les deux équipes trouvent enfin de l’adresse derrière l’arc. Cousins place un dernier tir et les Kings arrivent à la mi-temps devant d’une courte tête (67-64).

Les Kings explosent en vol

Les hommes de George Karl reviennent également avec le plus d’envie. Cousins continue de lâcher la balle au besoin et Sacramento fait un premier écart dans ce match très serré. Malheureusement, l’embellie ne dure pas longtemps pour les locaux qui encaissent un 10-0 au beau milieu de la période. Chris Paul s’occupe tranquillement d’impulser le mouvement. Sur un tir primé du maestro, qui atteint les 31 points, à deux minutes de la fin du troisième quart, les Clippers comptent même 13 points d’avance. Seth Curry adoucit la sanction mais Sacramento a pris l’eau en troisième (98-83).

Et malheureusement, les Kings continuent de déjouer en dernier quart. Les pertes de ballons non forcées permettent aux Clippers de capitaliser. Crawford ne se prive pas d’enfoncer le clou alors que Cousins perd graduellement de son adresse… et son sang-froid ! Chris Paul est en total contrôle. Il atteint les 40 points, en plus de 13 passes et 8 rebonds et il alimente ses shooteurs. JJ Redick finira à 16 points et Crawford à 21 unités.

Au contact pendant quasiment trois quarts-temps, les Kings ont explosé en vol, avec trop de ballons perdus (17) et puis après un lâchage psychologique, à l’image de la technique reçue par Cousins. Avec 26 points, 15 rebonds, 9 passes mais aussi 7 balles perdues, DMC incarne parfaitement les contradictions du jeu des Kings (117-107).

« On se croirait dans un jeu vidéo ! » C’est ce qu’on entend souvent à propos des exploits de Stephen Curry, capable de prendre et d’inscrire des paniers de n’importe quel endroit du terrain. Le problème, c’est que justement, dans les jeux vidéo, il devient compliqué de s’adapter à cet incroyable niveau de jeu. 

« Très franchement, on cherche encore des moyens de mieux traduire son jeu dans NBA 2K » reconnaît Mike Wang, responsable du gameplay pour NBA 2K. « Il a cassé les codes avec son shoot, et il est devenu un problème dans le monde du jeu vidéo puisqu’on essaie d’habituer nos joueurs sur le fait que certains tirs sont plus efficaces que d’autres. »

Avec Curry, le problème, c’est que n’importe quel tir est efficace ! Notamment celui pris à 10 mètres après un dribble, avec le défenseur collé à lui. Ou encore ceux pris en première intention sur une contre-attaque. Curry peut dégainer à n’importe quel moment, de n’importe où et faire mouche !

« Prendre des 3-points après un dribble est déconseillé dans NBA 2K. Surtout après avoir longtemps dribblé » rappelle Wang dans le magazine Forbes, qui explique qu’en théorie, dans NBA 2K, le pourcentage à 3-points baisse lorsqu’on multiplie les dribbles avant de shooter. Et ce même si le joueur a un très bon pourcentage à 3-points.

Résultat, les développeurs vont essayer de coller à la réalité, sans pour autant transformer Curry en un joueur injouable.

« On va passer plus de temps dans les prochaines versions pour vraiment laisser Stephen Curry être Stephen Curry » prévient-il.

Ce qui devrait décourager plus d’un joueur. Ce qui au final est le cas dans la réalité…

Impériaux en premier quart-temps (42 pts à 65%) et sur un nuage dans le troisième, les Blazers ont littéralement broyé les Warriors, qui subissent une cinquième défaite presque honteuse (137-105). Natif d’Oakland, Damian Lillard a sorti le meilleur match de sa carrière (51 pts, 9/12 à 3 pts, 7 passes et 6 interceptions), dominant dans les grandes largeurs Stephen Curry. Portland consolide sa 7e place à l’Ouest et se conforte dans ses certitudes. Le champion lui va devoir rebondir face aux Clippers. 

« Cette équipe n’a pas encore montré ce qu’elle avait sous la carapace ». C’est ce qu’avait annoncé Terry Stotts à l’entraînement, et il sera ravi de savoir que le champion en titre en a lui eu un aperçu. Après 18 minutes de rêve, Portland donne la leçon à des Warriors maladroits et pris à la gorge. Golden State à la ramasse, c’est rare. Mais la confiance des Californiens est sans faille. Ils n’ont pas paniqué et laissé passer l’orage, attendant le tocsin que sonnera d’abord Draymond Green puis Stephen Curry.

Sans son duo d’All-Stars et le travail plus discret de Klay Thompson, les champions en titre auraient subi la foudre, pas juste une giboulée. L’averse a quand même frôlé les grêlons pour le leader qui n’avait jamais encaissé autant de points dans un premier quart-temps (42). Il faut dire que pour sa reprise et avec un vestiaire inchangé, Portland évolue sur un nuage : 65% de réussite dont 4/4 derrière l’arc et 9 passes.

Draymond Green sonne la révolte

Auteur d’une minute de folie à 8 pts en fin de période, Damian Lillard (17 pts et 5 passes dans le 1er quart-temps) repart sur les bases de ses 40 pts du 8 janvier, dans son premier duel avec le MVP. Avec 16 des 31 pts des Warriors, Stephen Curry est l’arbre qui cache la forêt. D’ailleurs, quand il est sur le banc en début de deuxième quart, Golden State rate 9 de ses 10 premiers shoots. Sa défense est perméable alors qu’Allen Crabbe et Gerald Henderson en profitent. Le champion est méconnaissable, cette médiocrité surprenante chatouille Draymond Green, qui prend le come-back en main.

L’âme du 12-0 californien, c’est lui, le all around à 12 pts, 7 rbds et 6 passes en 19 minutes à la pause. Remonté, le All Star prend même une technique, symbole de sa rage. Sous son impulsion, le leader NBA retrouve son jeu et Curry enfile deux banderilles. Portland prend l’eau à son tour mais remet la capuche en allant chercher les fautes. Noah Vonleh au buzzer maintient Rip City à +6 (68-62).

Lillard dans une autre dimension

Le yo-yo reprend au retour des vestiaires. Mais cette fois c’est un tsunami qui submerge Golden State, noyé par ses 13 balles perdues. En 11 minutes, la meilleure attaque de la ligue est bloquée à 13 pts, dont 7 pour le seul Curry. Les rôles sont inversés, l’injouable ce soir est en blanc et il se nomme Damian Lillard, leader offensif et défensif. Le tout sans perdre le moindre ballon !

En trois minutes de pure folie dans un Moda Center en fusion avec ses chouchous, Lillard score un 3+1, un tir primé et un layup, Rip City enchaîne trois interceptions dont deux en transition. CJ McCollum avait donné le ton juste avant le coup de chaud fatal aux Warriors et c’est Maurice Harkless qui achèvera la bête sous les panneaux en fin de quart. Portland joue comme dans un rêve et Golden State semble déjà abdiquer. Le coup de matraque (36-17) l’a laissé KO.

Damian Lillard fait plaisir à ses stats en début de quatrième quart en enfilant 8 pts en 4 minutes. Portland (54% dont 57% derrière l’arc, 28 passes et 12 interceptions) était dans la zone. L’agent 0 de l’Oregon a voulu rappeler qu’il était en vacances pendant que ses anciens compères All Stars étaient à Toronto. Vexé et reposé, il a envoyé un message. Rip City avec. C’est la 13e victoire en 16 matches. Pour les Warriors, humiliés, le bilan est désormais le même que les Bulls de 1996, au même stade de la saison.